Home > Le tourisme vert : réel impact ou simple argument marketing? / William à Midi
Retour
Publié le 08/09/2022

Le tourisme vert : réel impact ou simple argument marketing? / William à Midi

La notion de tourisme vert

La notion de tourisme vert est apparue dès la fin des années 70. On parle aujourd’hui d’écotourisme, de slow tourism –“tourisme lent” en bon français-, tourisme durable . Derrière tous ces synonymes, une seule définition pour ce tourisme vert. “L’ensemble des pratiques de loisirs et de voyages respectueuses de l’environnement. Mais aussi de la préservation du patrimoine historique et du mode de vie des populations locales”.

Le tourisme de masse tel qu’il s’est développé ces 70 dernières années a eu un impact considérable sur les paysages, la biodiversité, le réchauffement climatique mais aussi l’emploi et le logement.

Pour construire des hôtels et des parcs de loisirs, on accapare des terres qui pourraient être consacrées à l’agriculture ou à la préservation d’espèces. Les zones forestières indispensables à la production d’oxygène sont en recul constant.

Le trafic aérien mondial est responsable à lui seul de 4,9% du réchauffement climatique en raison de ses émission de CO2

Impact du tourisme

La concentration de touristes dans un même endroit finit par dégrader durablement des monuments plusieurs fois centenaires. A ce titre, l’exemple le plus marquant est probablement Venise. La ville et ses 55 000 habitants accueillent chaque année plus de 30 millions de touristes. Résultat : les fondations sont fragilisées et la cité flottante s’enfonce inexorablement dans la lagune.

Dans les grandes villes, la multiplication des logements touristiques entraîne une hausse des prix de l’immobilier. Cela force les habitants à délaisser les centres villes au profit des périphéries.  

Et cette concentration touristique n’est pas prête de décroitre quand on sait que 2/3 des jeunes (18-34ans) choisissent leurs vacances en fonction d’instagram. Cet été certains sites se sont retrouvés pris d’assaut. (source ARTE « instagram la foire aux vanités »).
Une influence qui pourrait d’ailleurs servir le tourisme vert si il utilisait bien les codes du réseau aux 2 milliards de followers !

C’est donc dans ce contexte que se développent partout dans le monde des projets qui visent à limiter l’impact global du tourisme de masse.

Le slow tourism

Le slow tourism / tourisme lent est peut-être la plus représentative -mais aussi la plus radicale-. Comme son nom l’indique, le tourisme lent invite à prendre son temps. L’idée est de valoriser la qualité des expériences plutôt que la quantité des activités.

  • On privilégie des modes de transports lents ayant peu d’impact sur l’environnement. Le cyclotourisme et la randonnée à pied connaissent à ce sujet un succès impressionnant. Les vacances fluviales elles aussi ont le vent en poupe : randonnée en canoë, location de petits bateaux habitables etc.
  • On loge chez l’habitant pour favoriser les rencontres. Il est aussi possible de loger gratuitement à la ferme en échange d’un coup de main sur les tâches agricoles. C’est ce qu’on appelle le Wwoofing. Il y a environ 2 200 fermes bio en France qui accueillent des vacanciers pour un séjour basé sur le partage et la découverte.
  • On consomme les produits du coin : en privilégiant les circuits courts, les touristes découvrent les spécialités et participent à l’économie locale. Pour cela, on peut se fier au label « marché de producteurs » ainsi qu’aux réseaux d’agriculteurs « bienvenue à la ferme ».

Beaucoup de professionnels qui cherchent à donner une image responsable alors que leur démarche écologique est finalement très limitée. Ces professionnels utilisent une technique de marketing dans le but de se donner une image écologique trompeuse (le “greenwashing”).

Les labels d’écotourisme

On retrouve aujourd’hui des dizaines et des dizaines de labels écologiques.
L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie recommande deux en particulier.

  • L’Ecolabel européen est délivré aux hôtels, aux gîtes, aux campings et même aux villages vacances ! Pour l’obtenir, les candidats doivent répondre à certains critères comme la réduction de la consommation d’eau, la limitation du gaspillage alimentaire, le tri des déchets, choisir des sources d’énergies renouvelables etc. Et des contrôles ont lieu tous les deux ans. Environ 200 établissements sont labelisés.
  • Le label danois La Clef verte s’adresse non seulement aux hébergements mais aussi aux restaurants. Les bénéficiaires doivent prouver au jury indépendant composés d’experts de l’environnement et du développement durable qu’ils s’engagent pour limiter l’impact du tourisme. Il y a évidemment des critères de sobriété énergétique et de limitation du gaspillage comme pour l’Écolabel. Viennent s’ajouter des critères de préservation de la faune et de la flore, participer à la conservation du patrimoine culturel et naturel et promouvoir des activités responsables.

Le tourisme vert passe effectivement par une réduction des voyages en avion. L’idée n’est pas de l’abandonner mais de le prendre moins fréquemment : autant voyager moins mais plus loin et plus longtemps. Cela signifie que pour des trajets dans l’hexagone voire en Europe, on privilégie le train même si celui-ci est souvent plus cher.Carte abonnement

Sachez qu’il existe une carte d’abonnement qui permet de voyager dans 33 pays d’Europe via le train. L’idée est de se déplacer de manière quasiment illimitée sur une période que vous choisissez, généralement de 1 à 3 mois. Ça s’appelle le pass interrail et ça coûte entre 200 et 400€ par personne (formule qui fête ses 50 ans…).

Pour en revenir aux voyages à l’étranger, certains tours opérateurs se sont spécialisés dans les offres écologiques avec plus ou moins de sincérité… Pour identifier les plus sérieux, je vous recommande de vous fier aux labels de l’ATR -Agir pour le tourisme responsable– ou bien l’ATES -Association pour le tourisme équitable et solidaire-. Les bénéficiaires sont sélectionnés en fonction de leur engagement auprès des producteurs locaux, le respect des traditions de la culture sur place etc.

Curieusement, je n’ai trouvé aucune étude comparative sur les tarifs des logements traditionnels d’un côté et labélisés de l’autre. Si le prix est évidemment une contrainte pour beaucoup de touristes, sachez toutefois que 44% des consommateurs Français se disent prêts à payer plus cher pour des vacances responsables selon un sondage de 2021.

Autre élément de réponse : on trouve toutes les gammes de prix parmi les établissements labélisés : ça va du camping au palace en passant par l’hôtel familial. En d’autres termes, il y en a pour toutes les bourses.

Retrouvez l’intervention de Rodolphe Bonnasse dans l’émission William A Midi sur C8 concernant le tourisme vert.

RETOUR EN HAUT DE PAGE

Retrouvez l’intervention de Rodolphe Bonnasse dans l’émission William A Midi sur C8 concernant le tourisme vert.

Qu’est ce que le tourisme vert?

La notion de tourisme vert est apparue dès la fin des années 70. On parle aujourd’hui d’écotourisme, de slow tourism –“tourisme lent” en bon français-, tourisme durable j’en passe et des meilleures. Derrière tous ces synonymes, une seule définition pour ce tourisme vert : “l’ensemble des pratiques de loisirs et de voyages respectueuses de l’environnement, mais aussi de la préservation du patrimoine historique et du mode de vie des populations locales”.

 

L’impact du tourisme sur les infrastructures

La concentration de touristes dans un même endroit finit par dégrader durablement des monuments plusieurs fois centenaires. A ce titre, l’exemple le plus marquant est probablement Venise. La ville et ses 55 000 habitants accueillent chaque année plus de 30 millions de touristes. Résultat : les fondations sont fragilisées et la cité flottante s’enfonce inexorablement dans la lagune.

Dans les grandes villes, la multiplication des logements touristiques entraîne une hausse des prix de l’immobilier forçant les habitants à délaisser les centres villes au profit des périphéries.

Et cette concentration touristique n’est pas prête de décroitre quand on sait que 2/3 des jeunes (18-34ans) choisissent leurs vacances en fonction d’instagram… cet été certains sites se sont retrouvés pris d’assaut.
Une influence qui pourrait d’ailleurs servir le tourisme vert si il utilisait bien les codes du réseau aux 2 milliards de followers !

 

Sous quel forme l’écotourisme existe-t-il?

 

On retrouve aujourd’hui des dizaines et des dizaines de labels écologiques, chacun avec des exigences différentes et des méthodes de contrôle plus ou moins sérieuses.
De son côté, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a fait le tri parmi tous ces labels et en recommande deux en particulier concernant les hébergements verts.

  • L’Ecolabel européen est délivré aux hôtels, aux gîtes, aux campings et même aux villages vacances ! Pour l’obtenir, les candidats doivent répondre à certains critères comme la réduction de la consommation d’eau, la limitation du gaspillage alimentaire, le tri des déchets, choisir des sources d’énergies renouvelables etc. Et des contrôles ont lieu tous les deux ans. Environ 200 établissements sont labelisés.

 

  • Le label danois La Clef verte s’adresse non seulement aux hébergements mais aussi aux restaurants. Les bénéficiaires doivent prouver au jury indépendant composés d’experts de l’environnement et du développement durable qu’ils s’engagent pour limiter l’impact du tourisme. Il y a évidemment des critères de sobriété énergétique et de limitation du gaspillage comme pour l’Écolabel. Viennent s’ajouter des critères de préservation de la faune et de la flore, participer à la conservation du patrimoine culturel et naturel et promouvoir des activités responsables.

 

Retrouvez toutes les interventions de Rodolphe sur William A Midi

Ce site internet utilise des cookies La société ARISTID Hub utilise des cookies ou autres traceurs pour faciliter l'utilisation du site, améliorer la performance et la sécurité du site, réaliser des statistiques de fréquentation et de navigation du site. Certains cookies, autres que les cookies fonctionnels et de sécurité, nécessitent votre accord pour être déposés. Vous pouvez changer d'avis à tout moment en paramétrant vos cookies. Pour en savoir plus sur notre politique de cookies, cliquez sur ce lien : Vie privée et cookies

Accepter
Refuser

Gestion des cookies

Pour vous permettre de bénéficier des services proposés par le site, d’optimiser son utilisation en améliorant son contenu et son ergonomie, le site utilise des cookies.

Vous pouvez à tout moment activer/désactiver les cookies.

Cookies fonctionnels (non paramétrables)

Ces cookies sont indispensables au bon fonctionnement du site et sont strictement nécessaires à la fourniture d’un service que vous avez expressément demandé.

Cookies statistiques

Les Cookies statistiques (ou de mesures d’audience) aident à comprendre comment les utilisateurs interagissent avec le Site, à connaître l'utilisation et les performances du Site, à établir des statistiques, des volumes de fréquentation et d'utilisation de divers éléments aux fins d'améliorer l'intérêt et l'ergonomie de nos services. Pour en savoir vous pouvez consulter notre rubrique "Vie privée et cookies".